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    La vie de l’abeille

    Quels sont les étapes de la vie d’une abeille ? 

     

    L’abeille est un insecte appartenant à l’ordre des hyménoptères, (du grec hymen : membrane, ces insectes étant munis d’ailes translucides et membraneuses), comme la guêpe et la fourmi. Elle vit un peu partout dans le monde, sauf dans les régions où l’hiver est trop froid. Il existe de nombreuses espèces d’abeilles (environ 20 000 espèces différentes). Mais, celle qu’on nomme l’abeille à miel porte le nom scientifique Apis mellifera (ou Apis mellifica).

     

    Une vie sociale très organisée

    Comme les fourmis, les abeilles sont des insectes sociaux, elles ne peuvent avoir une existence isolée et ont besoin de vivre en colonie. Une colonie très fortement organisée, toujours composée de plusieurs dizaines de milliers d’ouvrières, de quelques centaines de faux bourdons et d’une seule reine.

    De l’œuf à l’abeille

    Selon le type d’alvéole, la reine pondra un œuf fécondé (pour une future reine ou ouvrière) ou non fécondé (pour un futur faux bourdon). Dans tous les cas, l’œuf donnera naissance à une petite larve blanche le 4ème jour.

    A partir de là, on peut distinguer :

    > Une larve de reine,

    > Une larve d’ouvrière,

    > Une larve de mâle.

     

    L’ouvrière

    Issue également d’un œuf fécondé, elle éclot dans une classique alvéole de cire hexagonale. Nourrie les 3 premiers jours de gelée royale, son alimentation évolue ensuite pour comprendre une bouillie de miel et de pollen.

    La cellule sera operculée le 9ème jour. Les transformations se feront plus lentement que pour la reine, l’abeille adulte – imago – déchirant l’opercule de cire pour émerger au sein de la colonie le 21ème jour après la ponte.

    Les ouvrières, les plus nombreuses de la colonie (environ 30 000 à 70 000 par ruche) ont leur appareil reproducteur atrophié. Dans la colonie, où elles travaillent sans répit, elles sont chargées de nombreuses tâches inhérentes au bon fonctionnement de la ruche qu’elles exercent toutes, successivement, au cours de leur vie, contrairement aux fourmis qui n’effectuent chacune qu’une seule tâche spécifique.

    La durée de vie d’une ouvrière est variable selon les saisons. Environ 45 jours au printemps et en été, mais quelques mois pour les abeilles ouvrières naissant en automne ce qui leur permet de tenir tout l’hiver.

    > Du premier au cinquième jour de vie : Agent d’entretien.
    Elle nettoie les alvéoles avant que la reine re-ponde un nouvel œuf et réchauffe le couvain.

    > Du quatrième au dixième jour de vie : Nourrice
    Elle peut commencer à nourrir les jeunes larves de moins de 3 jours, puis les larves royales s’il s’en trouve dans la colonie avec de la gelée royale. Les larves d’ouvrières de plus de 3 jours sont nourries avec un mélange de miel et de pollen.

    > Du huitième au quinzième jour de vie : Architecte
    Elle construit et entretient les rayons de la ruche grâce aux glandes à cire de son abdomen. On peut entendre dire qu’elle est cirière.

    Le saviez-vous ?
    Pour qu’une colonie fabrique 100g d’alvéoles de cire, elle a besoin d’effectuer 8000 heures de travail et de consommer 1kg de miel.

    > Du dixième au vingtième jour de vie : Magasinière
    Son rôle consiste à stocker le pollen et le nectar dans les alvéoles.

    > Du quinzième au vingt-deuxième jour de vie : Climatiseuse
    Elle ventile la ruche, en agitant très rapidement ses ailes, de manière à y maintenir une température et une hygrométrie satisfaisante.

    > Du vingtième au vingt-quatrième jour de vie : Agent de Sécurité
    Elle monte la garde à l’entrée de la ruche pour en chasser tous les intrus, guêpes, papillons et même les faux bourdons à partir du mois d’août.

    > Du vingt et unième jour jusqu’à la fin de sa vie : Butineuse
    Elle ira de fleur en fleur récolter nectar, pollen et propolis. En 3 semaines elle peut parcourir environ 700 km pour rapporter les délices de la nature à la ruche.

    Le saviez-vous ?
    Une butineuse effectue de 10 à plus d’une centaine de voyages par jour selon la proximité des fleurs.

     

    Le faux bourdon (le mâle)

    Issue d’un ovule qui n’a pas été fécondé, la larve de mâle se développe dans une alvéole hexagonale (horizontale), plus spacieuse que celle des ouvrières. Comme les autres larves, celle-ci sera nourrie durant 3 jours par de la gelée royale, alimentation qui sera remplacée ensuite par une bouillie de miel et de pollen, où le pollen est nettement plus abondant que dans l’alimentation des larves d’ouvrières.

    Cette cellule sera operculée le 10ème jour après la ponte. Le faux bourdon adulte sortira à l’air libre le 24ème jour.

    Plus gros, plus rond, plus poilu que les ouvrières, le faux bourdon ne possède pas de dard.

    Contrairement aux butineuses, il n’est pas attaché à une ruche spécifique. Lors de ses sorties d’avril à juillet, il tente de féconder une reine vierge lors du vol nuptial, au cours duquel il perdra la vie.Il n’est pas impossible qu’il contribue au maintien de l’équilibre phéromonal et thermique de la ruche, mais ceci n’a pas encore été éclairci.

     

    La reine

    Issue d’un œuf fécondé, elle se développe dans une cellule royale, verticale et beaucoup plus grande que celles des ouvrières.

    La jeune larve de reine est abondamment et exclusivement nourrie de gelée royale. La cellule royale est ensuite fermée d’un opercule de cire le 9ème jour. La reine adulte, sortira de sa cellule après la mue imaginale, le 16ème jour après la ponte de l’œuf.

    A peine née, la première reine a pour mission de tuer toutes les larves des autres cellules royales, car dans la colonie, il ne peut y avoir qu’une seule reine.

    Si d’autres viennent à naître au même moment, elles se livrent à une lutte sans merci grâce à leur dard. Conçu pour piquer plusieurs fois, leur dard est exclusivement réservé à ce combat de reines.

    La reine victorieuse s’envole quelques jours après sa naissance pour un vol nuptial unique (quand les conditions climatiques le permettent : temps calme et température supérieure à 20°C). Pour que la fécondation soit correctement réalisée, la reine doit s’accoupler avec une dizaine de faux bourdons jusqu’à ce que sa spermathèque (sorte de réservoir à spermatozoïdes) soit pleine. Une fois fécondée, elle rentre à la ruche, et n’en sortira plus pendant les quatre ou cinq ans que dure son existence, sauf si il y a un essaimage.

    De là, elle commence une vie de pondeuse. La reine pond à volonté des oeufs mâles ou femelles, selon leur fécondation : des oeufs fécondés produisent des ouvrières, ceux non fécondés donnent naissance aux faux bourdons. Au printemps, elle peut pondre plus d’une fois son poids chaque jour, c’est-à-dire, jusqu’à 2 000 oeufs par jour (soit environ 1 oeuf par minute) !

    Par ailleurs, elle produit un certain nombre de substances chimiques appelées phéromones : substances qui induisent des comportements spécifiques de la colonie (cohésion de la grappe d’abeilles, comportement de la cour) et modifie la physiologie des butineuses (inhibition de l’appareil reproducteur).

    Continuellement entourée, protégée, nourrie par les ouvrières, elle est l’objet de tous leurs soins.